Blasons et armoiries en Alsace  

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  Dans la société du Moyen-âge, le blason était d’un usage général. Les nobles comme les bourgeois notables ne savaient pas toujours signer, mais ils avaient tous les deux leurs sceaux qu’ils mettaient au bas des actes ou autres supports pour authentifier l’origine.

Dès la fin du XV ème siècle, il y eut un maréchal d’armes chargé de recueillir les armoiries de France. Au XVI ème siècle, on commença à établir une différence entre les armoiries de nobles et celles des bourgeois : les premières seules pouvaient être timbrées, c’est à dire surmontées d’un casque ou d’une couronne.

Louis XIII créa la fonction de juge d’armes qui dura de 1615 à 1696.. A cette date, le juge d’armes fut remplacé par une grande maîtrise générale et souveraine chargée de rédiger un armorial général.  En 1701 on rétablit le juge d’armes.

L’édit de novembre 1696 fonda la grande maîtrise. Celle-ci était chargée d’enregistrer, après vérification, les blasons de toutes les personnes et de toutes les corporations. Un passage de l’édit concerne tout particulièrement la bourgeoisie et les particuliers non nobles :

«  ….et pour ne pas priver de cette marque d’honneur nos autres sujets qui possèdent des fiefs et des terres nobles, les personnes de lettres et autres, qui, par la noblesse de leur profession et leur art, ou par leur mérite personnel,, tiennent un rang d’honneur et de distinction dans nos éstats et dans leurs corps, compagnies et communautés, et généralement tous ceux qui se seront signalez à nostre service dans nos armées, négociations et autres employs remarquables ; voulons que les officiers de la grande maîtrise leur en puissent accorder (des armoiries) lorsqu’ils en demanderont eu esgard à l’estat, qualités et Professions… » plus loin on peut lire que les brevets d’enregistrement des armoiries, délivrés d’après l’armorial général, vaudront lettres d’armoiries sans cependant que ces brevets ou lettres puissent en aucun cas estre tirées à conséquence pour preuve de noblesse. 

En fait, l’objectif principal de la grande maîtrise et de l’armorial était de créer un impôt extraordinaire : l’enregistrement des armoiries ne se faisaient pas gratuitement. En 1696, pour un particulier, l’enregistrement des armoiries coûtait 20 livres, pour une ville ordinaire : 50 livres etc…. 

L’armorial d’Alsace contient les blasons et les noms de la société de la province dans les dernières années du XVII ème siècle ; les villes, les communautés, les corporations, les chapitres, les nobles et les bourgeois notables y figurent tous. 

En Alsace, l’usage du blason était très répandu à cette époque : il y avait des blasons sur beaucoup de maisons. Pour ne pas payer cette nouvelle mesure fiscale, nombreux furent ceux qui s’empressèrent de renoncer à leurs armoiries et de les faire effacer là ou elles figuraient.

L’impôt héraldique était personnel et chaque membre de la même famille devait l’acquitter.

Pour tenter de réduire cette fuite fiscale, un édit du 19 mars 1697 ordonna la recherche de ceux qui se refusaient « à profiter de la grâce que Sa Majesté leur a voulu accorder en les autorisant, par l’enregistrement à l’armorial général, de porter les mêmes armes qu’ils ont eu par le passé ».

En fait, on donna des armoiries, d’office, à une foule de bourgeois qui n’en avaient jamais eues.

Note PhN : quand il s’agit de fiscalité,  nos dirigeants ont su et savent encore faire preuve de bien plus d’imagination que dans d’autres domaines………..

Le recueil des armoiries ou grand armorial général fut terminé en 1718 pour toute la France et en 1704 pour l’Alsace.

Les droits d’enregistrement rapportèrent pour l’Alsace la somme de 103 638 livres pour 4152 enregistrement dont 1808 d’office !

Un arrêt du conseil du 20 novembre 1696 avait chargé Adrien Vanier, bourgeois de Paris de recouvrer, entre autres, les droits d’enregistrement de tout le royaume . Ensuite, à partir de 1697    ( et jusqu'en 1709),  Ch. D’Hozier qui en fut chargé.  Il faut noter que cinq membres de la famille d'Hozier ont été titulaires de la charge de juge d'armes du roi.

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Dans le grand armorial de la généralité d’Alsace (recueil officiel dressé par les ordres de Louis XV) Édition 1861, on trouve :

-         page 297 : François Guillaume NITHARD, greffier de Bronstat (brunstatt) - (Fils aîné de Bartholomé NITHARD Prévôt de Rixheim, et de Anna LIPSIN.

-         page  314 : Joseph NITHARD, procureur au Conseil souverain d’Alsace (Fils de Bartholomé NITHARD et de Catherine HENNER) 

Les armoiries sont décrites ainsi :

« Porte d’argent à une fasce d’azur, accompagnée de trois roses de gueules rangées en chef  et d’un compas ouvert de sable posé en pointe »   Variante : « ….et d’un compas d’or en pointe »  

Les armoiries NITHARD figurant dans cette étude sont celles des Nithard de Rixheim issus de ceux d'Eschentzwiller. Au début du 18ème siècle d’autres branches ont repris ces armoiries en les mettant peut-être au goût du jour?

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Dans le grand armorial d'Alsace original de d'Hozier (1696) , on trouve les descriptions suivantes:

                   

Page 47:  Joseph NITARD  - Page 200: François Guillaume NITHARD

Il faut noter que l'inventaire de d'Hozier ne relève aucun timbre.

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 Le blason ci-dessous provient de mon arrière arrière grand père. Je ne connais pas l'origine du timbre.

  

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